ASSOCIATION pour la DÉFENSE du PATRIMOINE COMMUNAL du pays d'Annot (04240)

Une rare découverte de la fin de l’Age du bronze à Annot

Sur le territoire de Sigumanna, l’histoire est omniprésente des deux côtés de la vallée, seul des témoins d’occupations sporadiques d’époques préhistorique protohistorique et antique sont avérés, situés essentiellement du Côté du Levant (grottes de Saint Benoit, grottes de Méailles, Argenton et son mausolée).

Une découverte fortuite d’importance ouvre une piste que certains scientifiques supposaient, sans toutefois en tenir la preuve, l’existence d’occupations protohistoriques et peut-être d’un oppidum au-dessus de Vérimande, qui serait peut-être antérieur à l’ancienne cité (côté vers la Ville)…

En 1960, la piste qui monte à Colle-Basse est en pleins travaux. Les bulldozers raclent le sol.

Un adolescent à la chasse avec son père, aperçoit des traces verdâtres au sol. Il découvre huit bracelets en bronze et les met dans son carnier.

Cinquante ans plus tard, il conta l’histoire au président de l’association A.D.P.C et en offrit un pour notre musée. Plusieurs archéologues ont pu faire des observations sur ce bracelet, qui s’avère être un objet de parure typique du bronze final récent (IX^ème siècle avant notre ère).

Aux dires du découvreur qui possède encore les 7 autres bracelets, ils seraient tous identiques. Nous avons l’accord de ce Monsieur, pour en reprendre prochainement l’étude.

Il s’agit d’un bracelet massif, à section en "D", ouvert, aux extrémités lisses, possédant une ornementation d’incisions géométriques, fait d’alternances de zones à incisions transversales et de zones de décor en chevrons. C’est un type assez répandu à cette époque, présent notamment dans le dépôt de Vénat en Charente.

Comment peut-on interpréter cette découverte exceptionnelle, dont le contexte archéologique n’a pu être alors précisé. Plusieurs hypothèses sont possibles.

Ce type d'objet en bronze est rarement isolé, il peut provenir d'une tombe comme parure d’un défunt, mais en général, le nombre de bracelets n’est jamais aussi important. Il peut s’agir également d'un dépôt, dit de "fondeur", d’objets inutilisables recueillis pour être refondus.

C’est alors un rassemblement d'objets hétéroclites, souvent cassés ou usés, ce qui n’est pas le cas pour cette découverte.

Autre hypothèse plus vraisemblable, ce serait une cache d’un artisan métallurgiste ou d’un colporteur dont la mémoire aurait été perdue pour une raison ou une autre, sans écarter une possibilité, celle d’un dépôt votif.

Cette découverte s’ajoute à d’autres indices qui nous laissent présager d’un très vraisemblable peuplement à l’Age bronze dans ce secteur. Le trop faible nombre de découvertes aujourd’hui, n’est que l’expression d’une absence de recherche.